Auto Verte - Novembre 2001



Essai occasion Daihatsu Terios 1.3L 16V


aaaaa Compact mal aimé

 
La cote de l'occasion
Oiseau rare...
Un chiffre révèle parfaitement à quel point le Terios est difficile à dénicher - du moins pour l'instant - dans les parcs V.O. ou chez le particulier. De 1999 à 2000, il ne s'est négocié qu'un peu plus de 500 véhicules... Dans ces conditions, il conviendra de s'armer de patiente, et surtout de faire preuve de perspicacité pour trouver l'oiseau rare. Ceci dit, la tâche n'est pas insurmontable. Le plus souvent, il a été livré dans ses versions les mieux dotés (LSD et XX), et dispose donc dans la majorité des cas d'équipements utiles comme l'ABS et le différentiel arrière à glissement limité.

Assez cher
Les tarifs pratiqués sont généralement élevés, situation qui tient autant à cette pléthore de modèles "haut de gamme", coûteux à l'achat (un Terios de 98 valait aux alentours de 97 000 F) qu'à la rareté des véhicules disponibles en occasion. Autant dire que les chiffres de la cote reconnue n'ont qu'une valeur très relative. Un Terios S de base, année-modèle 98, s'affiche à 45 4000 F, une version XX de 1999 est proposée à 60 000 F, alors que le même engin millésimé 2000 est coté 69 500 F. Mieux vaut ajouter de 12 à 15 % pour approcher au mieux la réalité du marché V.O.!
Il n'a pas très bonne réputation, le Terios... On le croit volontiers lymphatique, doté d'un comportement général aléatoire, peu doué pour le tous-chemins musclé. Or le SUV "léger" signé Daihatsu ne mérite pas forcement tant d'ostracisme: mignon, bien équipé, il peut être à l'aise sur le goudron et, ô! surprise, remarquable d'agilité dans des situations interdites à nombre de ses concurrents. Réhabilitation d'un oiseau rare, versant V.O...
René Bougros, photos Jean-François Béchu.


La première génération de Terios se distingue, notamment, par sa calandre aux lignes horizontales et ses clignotants avant rectangulaires.
 
Daihatsu Terios 1.3L 16V

6cv
(7cv BVA)

Première mise en circulation 1997


Moteur
Maigres 83ch
Construit en alliage d'aluminium, il dispose d'un unique arbre à cames en tête commandant quatre soupapes par cylindres, ce qui en fait seize. Sa faible cylindrée - 1298 cm3 - explique une puissance modeste de 83ch. Si cette cavalerie n'est pas très fougeuse, c'est surtout le couple minimaliste (10,7 mkg) et le régime de 5100 tr/mn auquel il est perché, qui pénalise le plus le Terios, question vivacité. Et ce, même si le constructeur a prévu une boîte d'une démultiplication relativement courte...

Blocage central
Il ne manque à la transmission intégrale permanente du Terios qu'une gamme de rapport court. En effet, l'ensemble est plutôt sophistiqué, avec un différentiel central que l'on peut bloquer, et, sur les versions les mieux équipés, d'un différentiel arrière à glissement limité. Mais Daihatsu n'a pas voulu proposer autre chose qu'un authentique SUV, un tous-chemins sans prétention particulière à l'acrobatie. Pourtant, dans ce domaine, sa transmission permanente offre un réel intérêt, puisqu'elle propose une répartition équitable du couple entre les quatre roues, nous changeant des dispositifs à "géométrie variable" qui équipent certaines stars de la catégorie!
 


 
Le tous-chemins ne fait pas peur au Daihatsu Terios. Grâce à sa transmission permanente et à son blocage de différentiel central, il y fait montre d'une polyvalence similaire à celle de nombre de ses homologues.

Daihatsu sait construire des 4x4. Pas depuis 1907, date de la création de la firme nippone, mais depuis suffisamment longtemps pour que des engins comme le Feroza et le Rocky se soient bâtis une juste réputation. Ils n'ont certes jamais prétendu à la polyvalence de certains, ni à leur élégance, mais leur caractère affirmé et une allure sympathique leur a valu un certain succès commercial dans quelques pays européens. Le Feroza servit même de base au




 
Freeclimber, habillé par Bertone et motorisé par BMW.

Débuts
difficiles



Le Terios est sorti en 97 et sa commercialisation en France intervint dès le mois de novembre de cette année-là. Son entrée sur la scène hexagonale ne fut pas sans laisser de traces: un magazine hebdomadaire à gros tirage et spécialisé en fit sa "une", sous le titre aguicheur de "SOS tenue de route, faut-il interdire les 4x4?".




 
Le Daihatsu, sur deux roues, était censé représenter l'ensemble des véhicules 4x4 "qui roulent à 200 km/h, pèsent 2 tonnes et ne freinent pas". Fermez le banc... Et laissez rouler en paix les voitures sans permis, merci.
Il est vrai que ce premier Terios n'offrait pas la meilleure tenue de route du monde: la faute en incombait surtout à un essieu arrière rigide mal guidé. Le défaut fut rapidement corrigé et, si l'engin n'est toujours pas le mètre-étalon du comportement routier idéal, il se tient correctement. D'autant qu'il freine - là aussi, ce n'est pas le champion, mais c'est très acceptable - et que ses 145 km/h le mettent à l'abri des radars, du moins sur l'autoroute!

Un petit moteur
moderne



Bénéficiant d'une mécanique moderne et bien conçue, sous la forme d'un 4 cylindres 16 soupapes entièrement en alliage léger (ce moteur de 1.3L délivre 83 ch et dispose d'un couple de 10,7 mkg), le Daihatsu Terios est un petit compact. Ses rivaux se nomment Suzuki Jimny et Vitara.

Avec seulement 83 ch et 10,7 mkg de couple, de surcroît délivrés à de hauts régimes, le petit 4 cylindres de 1298 cm3 est souvent sollicité.




La finition de l'habitacle est correcte et fait oublier celle des précédents 4x4 de la marque. Les matériaux semblent également de meilleure qualité.





Malgré son petit gabarit, le Daihatsu Terios profite de ses cinq portes et de son coffre de dimensions respectables pour prétendre à un usage familial.




Le Terios souffre d'un a priori défavorable qu'il ne mérite plus
 
Bien vu
Aptitudes tous-chemins
Le blocage de différentiel central assure une bonne polyvalence.
Equipement
Il est très correct sans être pléthorique et la présentation est assez flateuse.

A revoir
Confort
Sur chaussée déformée, les passagers ne sont pas ménagés.
Consommation
Elle est importante, conséquence d'un manque de puissance.
Insonorisation
Le manque de puissance impose de monter haut dans les tours et cela se fait largement entendre.
 
Route et TT

Enfin stable
Si les premiers modèles, jusqu'au milieu de 98 (plus que rares), justifiaient une réputation de tenue de route aléatoire, l'adoption ultérieure d'un essieu bien guidé à gommé ce vice et le Terios, dans les limites que lui imposent ses voies étroites, s'avère un routier de bonne compagnie. Toutefois, il ne faut pas lui demander d'offrir, sur un revêtement moyen, les vertus de confort que proposent d'autres compacts... Par ailleurs, en dépît de sa transmission intégrale, il continue à se montrer à l'occasion délicat à conduire sur chaussée humide. En ville, son gabarit lui permet de se faufiler avec aisance dans la circulation la plus dense. Enfin, il fait montre d'un solide appétit pour un 1.3L, sa consommation dépassant souvent la barre des 10 litres.

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Bluffant ?
Bien sûr, le Daihatsu ne saurait affronter une zone de tout-terrain. En cela, il partage le sort de tous les compacts, faute de disposer d'un réducteur. Mais le tous-chemins ne lui fait pas peur. Sa légèreté, des porte-à-faux réduits à leur plus simple expression et un blocage de différentiel s'avèrent des atouts majeurs. De quoi faire regretter des débattements de suspensions inexistants et une garde au sol trop faible.








 

La transmission permanente est dépourvue de gamme courte.
 
Principaux points à
Carrosserie
Regardez de près un Feroza ou un Rocky, estimables produits signés Daihatsu, dont la plupart des exemplaires circulant en France ont, déjà, bien vécu. Vous constaterez que l'état général de leur carrosserie propose un aspect engageant. Partant de ce constat, on peut accorder au Térios un préjugé favorable, puisque son antériorité interdit toute déduction hâtive. On sera tout de même tenu de procéder aux vérifications habituelles (bas de portes et de caisse, passages de roues), avec une attention particulière pour un éventuel jeu de la porte arrière.
Intérieur
Dans ce domaine, les Daihatsu précédemment cités n'étaient pas toujours des modèles de design. Le Térios est incontestablement bien construit, bien assemblé, et les matériaux constitutifs de la planche de bord ou des sièges ont fière allure. Ils semblent toutefois un peu "légers", donc éventuellement fragiles, et réclameront certainement, au fil des ans, quelques élémentaires précautions. Là encore, n'oublions pas de vérifier le bon fonctionnement des commandes usuelles et, au premier chef, toutes celles qui font appel à l'électricité (vitres, rétros, etc...).
Moteur
Comme pour les autres éléments, le recul manque pour juger de l'exact degré de fiabilité de la mécanique. A priori,


  surveiller
cette mécanique moderne et de bon aloi supporte sans broncher les sollicitations que son manque de puissance exige, et aucune rumeur alarmiste ne court sur le compte du petit 4 cylindres Daihatsu. Il faut dire que vous ne risquez guère de trouver un modèle ayant passé le cap des 60000 km... Il faut également souligner qu'aujourd'hui, des kilométrages de l'ordre de 150000 à 200000 km ne font plus peur à un moteur essence!
Transmission
Bien conçue, la chaîne cinématique du Terios ne paraît pas prêter le flanc à la critique. Par contre, on se méfiera de l'état de l'embrayage. Pour une raison bien simple: les relances que le faible couple impose au conducteur l'amène à solliciter très souvent la pédale de gauche! Il semblerait aussi que les synchros de la boîte de vitesses ne soient pas toujours irréprochables. Un essai s'impose, qui comprendra de nombreux recours à cette boîte.
Suspensions/freins
Côté suspensions, pas grand-chose à dire: le mariage roues avant indépendantes / essieu arrière rigide fonctionne correctement, et le fait que le Terios soit plus souvent confiné au bitume ne génère pas de soucis majeurs à ce niveau. Le freinage est correct, en dépit des tambours arrière de diamètre un peu juste. On notera que l'ABS est réservé, pour les modèles antérieurs à l'année en cours, à la version XX.




Le différentiel central peut-être bloqué via un simple interrupteur.



Une climatisation manuelle équipe les finitions haut de gamme.



Le coffre dispose d'un bon volume et d'une bonne modularité.




Les voies étroites du Terios le handicapent dans son comportement routier, qui n'est toutefois plus en rapport avec celui des premiers modèles vendus et tant décriés.




Ce tous-chemins Daihatsu ne dédaigne pourtant pas sortir des sentiers battus
 

L'équipement radio ne fait pas partie des accessoires de première monte.

Controlez lors de l'achat que la trousse outils placée sous le siège est présente.


Coût
d'entretien

(Prix du neuf TTC)

Moteur :
40808F (6221,15€)
Boîte de vitesses :
20214F (3081,65€)
Boîte de transfert :
16981F (2588,81€)
Pompe à eau :
1023F (156,02€)
Radiateur :
3173F (483,74€)
Disque de frein :
998F (152,1€)
Pare-choc avant :
1584F (241,48€)
Bloc optique avant :
2479F (377,89€)
Feu arrière :
735F (112€)
 
Comme eux, il est particulièrement compact – moins de 4 m de long - et léger (un peu plus d'une tonne). Sa motorisation ne lui offre pas un niveau de performance exceptionnel, loin s'en faut, mais l'engin fait preuve d'un petit tempérament en ville et se montre toujours agréable à conduire.

Symphatique et efficace

Bien présenté, correctement équipé, doté d'une esthetique flatteuse (nous allions dire «d'une bonne bouille »!), le Térios ne mérite pas le désintéret qu'on a pu lui adresser. D'autant que sa transmissiun intégrale permanente avec différentiel central à blocage commandé (par un simple interrupteur au tableau de bord) est plutôt du genre « hi-tech ». Elle assure d'ailieurs au Térios des vertus en utilisation tous-chemins souvent supérieures à celles d'autres SUV types routiers. Bref, le Daihatsu Térios peut se révéler une bonne affaire en occasion. A condition d'en trouver un, et sachant qu'il faudra composer avec trois defauts incontournables: le niveau sonore élevé, un confort moyen et, surtout, une consommation digne d'un moteur 2 L de 140 ch! Plus un prix d'achat élevé...


CARACTERISTIQUES
MOTEUR
Type
Cylindrée (cm3)
Distribution
Alimentation
Puissance maxi (ch à tr/mn)
Couple maxi (mkg à tr/mn)
TRANSMISSION
Boîte de vitesses
Mode

CHASSIS
CARROSSERIE
Type

SUSPENSIONS
Avant


Arrière

DIRECTION
Type
Diamètre de braquage
FREINAGE
Avant
Arrière
ABS
DIMENSIONS
et CAPACITES
Longueur hors tout (mm)
Largeur hors tout (mm)
Hauteur hors tout (mm)
Empattement (mm)
Garde au sol (mm)
Pneumatiques
Réservoir (l)
POIDS
Constructeur (kg)
Remorquable (kg)
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h)
Consommation

4 cylindres en ligne, essence
1298
1 ACT,16S
injection électronique multipoint
83 à 6100
10,7 à 5100

méca. 5 rapports (option BVA4)
4x4 permanent + blocage central
(sur versions LSD/XX)


break 5 portes
5 places

Mc Pherson
ressorts hélicoïdaux
barre stabilisatrice
essieu rigide
ressorts hélicoïdaux

crémaillaire assistée
9,4

disques
tambours
non (sauf version XX)


3850
1550
1690
2420
185
205/70R15
46

1055
2045

145 (140 BVA)
10l/100km (11 BVA)