Auto Verte - Janvier 2002



Essai occasion Jeep Cherokee 2.5L essence


aaaaa Intéressant en occasion

 
La cote de l'occasion
Oiseau rarissime
Ce n'est pas, en effet, de rareté qu'il faut ici parler, mais bien de chasse au dahu... Mieux vaut se lancer dans la recherche d'un Cherokee 4 L, pourtant peu diffusé, que dans celle de ce modèle 2,5 L, dont il se vendait, bon an-mal an, entre 25 et 50 exemplaires par an. Mieux vaut donc n'être que moyennement exigeant sur la finition, les équipements et le nombre de portes ! S'armer de patience, aussi, surtout, afin de ne pas céder aux sirènes de la tentation TD, puisque c'est bien le 4 cylindres fonctionnant au «sans plomb» que vous avez élu.

Prix serrés
Pour autant, vous avez de la chance: rarissime, le 2,5 L essence, mais pas du tout surcoté, ni introuvable. L'engin se négocie à son juste prix, voire à la baisse, par principe. Les modèles antérieurs à 95 coûtent de 20 000 à 35 000 F, ce qui les rend particulièrement attractifs. De bonnes affaires sont également possibles avec les modèles 95 s'affichant à 39 000 F. De son côté, un Cherokee Luxe 5 portes de 96 coûte officiellement 46 500 F. Ensuite, les prix montent regulièrement, de 60 000 F pour le millésime 97 à 75 DOO F s'agissant d'un Sport de 1999.
Diffusé en France à un nombre limité d'exemplaires, le break Cherokee animé par le moteur 2,5 L à essence, identique à la mécanique de la Jeep Wrangler, est presque davantage une pièce de collection qu'un véhicule d'occasion! Il faut dire qu'à l'état neuf, avec ses 14 CV et sa gourmandise en carburant, les vertus du modèle n'apparaissaient guère convaincantes. Le statut de « V.O. » lui offre-t-il une seconde chance?
René Bougros.


Le Cherokee 2,5 L essence connaîtra 3 fiscalites différentes et sa commercialisation sera interrompue entre 1997 et 1999.
 
Jeep Cherokee 2.5L

14/9/10cv

Première mise en circulation 1993


Moteur
Une antiquité !
Le 4 cylindres de 2 464 cm3 qui anime le Cherokee fit les beaux jours des CJ5, CJ7 et Wrangler. Il est d'ailleurs toujours d'actualite aux USA sous son capot. On ne s'étonnera pas, dès lors, de l'ar- chaïsme de sa conception: arbre à cames latéral commandant deux soupapes par cylin- dre, bloc et culasse en fonte. Quand Chrysler l'adopte sur le Cherokee, il développe dans un premier temps 123 ch,puis avec l'arrivée des nouvelles normes antipollution 122 ch et enfin 118 ch. A l'inverse, le couple évolue de 19,2 à 20,2 mkg, mais à un régime malheureu- sement supérieur.

Monocoque
Le Cherokee dispo- se là d'un atout maître en matière de poids et de compor- tement routier. Sa transmission Command Trac à pont avant enclen- chable est basique, mais son efficacité est reconnue, en depit de l'absence de blocage de diférentiel ou de dispositif autobloquant (sur les modèles antérieurs à 96) sur le pont arrière. Le modèle n'a, en France, pas droit à l'automatisme. On s'accommode donc d'une boite mécanique à cinq rapports qui fait d'ailleurs bien son travaiL, compte tenu des carences de la mécanique en termes de puissance et de souplesse d'utilisation!
 


 
Malgré ses ponts rigides et la présence à l'arrière de ressorts à lames, le Cherokee fait preuve d'un comportement routier assez équilibré sur le sec. De même, le confort est correct, bien qu'entaché par un niveau sonore élevé.

A ux Etats-Unis, le vénérable quatre cylindres né Willys, qui équipait les Jeep CJ, a pris place sous le capot du break XJ, alias Cherokee, dès 1983. Normal, puisque le peu d'engouement des acheteurs américains pour le diesel imposait un petit moteur afin d'assurer une entrée de gamme à prix réduit. En France, la situation était sensi- blement différente. Débarquant sous la bannière d'AMC et distribué par Re- nault, le Cherokee hérita d'entrée de jeu du 2,1 L turbodiesel emprunté aux berli- nes du constructeur français.
 
Le 2,5 L americain fonctionnant au supercarburant ne fut proposé qu'à partir de 1993, sous l'ère Chrysler, sans pour autant faire progresser de ma- nière spectaculaire les ventes du modèle dans l'hexagone! A telle enseigne qu'une eclipse de deux ans dans la diffusion de ce Cherokee 2,5 L passa quasiment inaperçue...

Depollution
et puissance



A l'origine, le moteur - tout en fonte et muni d'un arbre à cames latéral, mais tout de même doté d'une injection
 
électronique - délivrait 123 ch et offrait un couple de 19,2 mkg. Les tentatives de moder- nisation du groupe, justifiée par la législation antipol- lution davantage que par un réel désir de tirer la quintessence d'une mécanique sans grand avenir, ont provoqué diverses fluctuations de ces deux valeurs. Si la puissance, passant à 122, puis 118 ch, n'a que peu varié, c'est surtout le régime auquel le couple était optimal qui a fait les frais de l'opération: obtenu au-dessous des 3 000 tr/mn, il fit un bond considérable (3 450 tr/mn) après l'adoption d'une injection séquen- tielle. Celle-ci s'avéra d'ailleurs plus bénéfique à la baisse du taux de CO qu'à celle de l'agrement d'utilisation, puisque les relances se révèlent dès lors bien moins franches. Quant à la puissance administrative, de 14 CV, elle redescendit à 9 CV en 1999, avant de remonter à 10 CV pour les tous derniers modèles livrés, à la faveur des variations de puissance moteur et surtout des modes de calcul imposés par l'administration fiscale.




Normes antipollution obligent, la dernière génération de moteur ne développe que 118 ch pour 20,2 mkg de couple.




A l'inverse de la première génération de Cherokee 2,5 L essence, l'habitacle des derniers modèles se révèle assez moderne.





Malgré la présence de la roue de secours, le coffre du Cherokee est très spacieux et même la version 3 portes est adaptée à un usage familial. Les versions 5 portes sont les moins évidentes à trouver.




Les versions 5 portes sont les moins évidentes à trouver
 
Bien vu
Polyvalence
La polyvalence de ce 4x4 relativement spacieux et correctement équipe est réelle.
Fiabilité
Sans être un modèle, le 2,5 L essence est plus sûr que le VM diesel dont le refroidissement est sujet à caution.

A revoir
Consommation
C'est le vice de ce modèle, avec lequel les passages à la pompe sont beaucoup trop fréquents!
Insonorisation
La mécanigue, qu'il faut solliciter en permanence, s'avère très présente dans l'habitacle. Beaucoup plus que dans celui du TD.
 
Route et TT

Routier équilibré
Les ponts rigides et la présence à l'arrière de res- sorts à lames, ne sont point les meilleurs gages d'un bon compor- tement routier! Certes, il faut rester sur la réserve lorsque la chaussée est humide, mais dans l'ensemble, le Cherokee fait pourtant preuve d'un équilibre. Il le doit à sa structure mono- coque et à sa légèreté, autant qu'à un bon guidage des suspensions. Le freinage réclame une certaine attention, et la direction donne parfois une fausse mais désagréable impression de flou. Confortable, cette Jep est toutefois bruyante et surtout gour- mande: comptez de 14 à 16 l/100 km

...........................

TT volontaire
Le Cherokee essence possède les mêmes qualité d'ensemble que le modèle TD, au premier rang duquel figurent la légèreté et une bonne rigidité en tortion de la coque autopor- teuse. Ses tares sont hélas identiques, à commencer par des débattements de suspensions limités et par l'absence de blocage de différentiel. En outre, le modeste couple du moteur ne plaide pas en sa faveur. Mais dans l'ensemble, fut-ce au prix d'une consom- mation effrénée, cette Jeep fait honneur à son nom. Elle recèle de véritables qualités de franchissement.










 

Le 2,5 L essence est exclusivement accouplé à une boîte mécanique.
 
Principaux points à
Carrosserie
A l'image de tous les Cherokee, le problème majeur de celui-ci concerne la manière dont la coque autoporteuse a resisté à un usage intensif en tout-terrain. Il est vrai que cette pratique, déjà peu fréquente avec un TD, devient rarissime avec un essence. Si la défense du Cherokee face à la corrosion est bonne, les points critiques existent: passages de roues, bas de caisse et seuils de portes sont sensibles. Il convient de vérifier aussi le fonctionnement des vérins du hayon arrière, leur fréquente mise en oeuvre ayant tendance à les fatiguer. Le matériau constitutif des boucliers, des largisseurs d'ailes et des protections latérales est sensible aux intempéries.
Intérieur
Globalement, il est constitué de matériaux et tissus qui offrent dans le temps une bonne tenue au vieillissement, bien que le caoutchouc qui protège les pédales et les moquettes de qualité moyenne fassent souvent les frais d'un usage prolongé. On note d'autre part des dysfonctionnements fréquents des com- mandes électriques des vitres et des rétroviseurs exterieurs, voire de la jauge à essence, ce qui, sur ce véhicule, peut occasionner une rapide panne sèche.
Moteur
Celui-ci a été utilisé chez Wiltys, puis par





  surveiller
AMC qui le monta notamment sur son curieux coupé Pacer. Il est de conception ancienne et son architecture ne le prédispose guère à jouer les jeunes filles évanescentes! En clair, s'il est correctement traité, c'est un costaud qui ne craint ni les kilomètres, ni les efforts (assez brefs, tout de même) et moins encore les surrégimes, exercice qui lui est tout à fait étranger. Alors, compte tenu de sa fiabilité, on lui pardonnera d'être bruyant et glouton.
Transmission
Hormis les roulements d'arbre d'entrée de la boîte de vitesses, qui manquent de longevité sur certains modèles, la transmission du Cherokee a une réputation de robustesse justifiée. On note tout de même une tendance à une usure prématurée des disques d'embrayage.
Suspensions/freins
Ce sont les ressorts à lames de la suspension arrière qui risquent de jouer de mauvais tours au propriétaire du Cherokee. Outre qu'ils ont une facheuse tendance à s'affaisser au fil des kilomètres et des années, ils peuvent aussi jouer le rôle de soc de charrue en tout-terrain. La barre Panhard reliant les deux extrémites de l'essieu arrière a tendance à prendre du jeu et les amortisseurs hydrauliques des premiers modèles vieillissent si mal qu'ils ont dû, depuis belle lurette, être remplacés par des modèles à gaz!






La finition Sport dispose d'un équipement assez complet: rétroviseurs...


... vitres et verrouil- lages électriques, climatisation, radio.


Rabattable, la banquette est malheureusement non fractionnable.




Une version 5 portes était proposée en finition haute gamme Luxe sur la première génération de Cherokee.




Le Cherokee connaîtra en 1997 un léger restyling, favorable surtout à l'habitacle

 

Polyvalent, le Cherokee ne rechigne pas à affronter les franchissements.


En raison de leur agréable dessin, les jantes tôle ont souvent été conservées.


Coût
d'entretien

(Prix du neuf TTC)

Moteur: 2 103 €
(13 798 F)
Boîte de vitesses:
2 916 € (19 129 F)
Boîte de transfert:
1 745,44 € (11 449 F)
Injecteur (pièce):
121 € (794 F)
Radiateur: 414 €
(2 716F)
Pompe à eau: 160 €
(1 050 F)
Disque de frein:
133 € (872 F)
Pare-chocs AV:
445 € (2 919 F)
Pare-chocs AR:
375 € (2 460 F)
Bloc optique avant:
287 € (1 883 F)
Feu arrière: 203 €
(1 332 F)
 
Une coque autoporteuse


Pour le reste, le Cherokee 2,5 L «essence» a toujours proposé la silhouette bien connue du break Jeep. Celle-ci ayant subi en 1997, on s'en souvient, une légère mutation. De même, ce modèle, équipe comme tous les autres de suspensions à essieux rigides, de la transmission Command Trac à pont avant enclenchable et du freinage mixte disques/tambours (l'ABS n'étant toutefois proposé sur aucune version), possède la coque autoporteuse qui, lors de sa sortie, fit du Cherokee un 4x4 innovant. Sans grand défaut (hors son appétit en carburant) et sans qualités rares, le Cherokee 2,5 L a perduré au catalogue français de Jeep de 93 à 97, avant d'être fugacement réintroduit dans la gamme en 1999 et d'en disparaître définitivement en 2001. Deux carrosseries et finitions ont initialement été proposées: la version 3 portes Spéciale faisait office d'entrée de gamme et la 5 portes Luxe de haut de gamme. Après les deux années d'interruption, la commercialisation du Cherokee 2,5 L essence reprendra sous une unique version 3 portes et finition Sport, peu généreuse en équipements.
 


CARACTERISTIQUES
MOTEUR
Type
Cylindrée (cm3)
Distribution
Alimentation
Puissance maxi (ch à tr/mn)
Couple maxi (mkg à tr/mn)
TRANSMISSION
Boîte de vitesses
Mode

CHASSIS
CARROSSERIE
Type

SUSPENSIONS
Avant


Arrière


DIRECTION
Type
Diamètre de braquage
FREINAGE
Avant
Arrière
ABS
DIMENSIONS
et CAPACITES
Longueur hors tout (mm)
Largeur hors tout (mm)
Hauteur hors tout (mm)
Empattement (mm)
Garde au sol (mm)
Pneumatiques
Réservoir (l)
POIDS
Constructeur (kg)
Remorquable (kg)
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h)
Consommation

4 cylindres en ligne, essence
2 464
1 ACL, 8 S
injection électronique multipoint.
123, puis 122, puis 118 à 5 200
19,2 puis 20,2 à 3 450

méca. 5 rapports
4x2/4x4



break 3 ou 5 portes
5 places

essieu rigide
ressorts hélicoïdaux
barre stabilisatrice
essieu rigide
ressorts à lames
barre stabilisatrice

à billes assistée
10,94

disques ventilés
tambours
non


4 290
1 724
1 700
2 576
212
225/75 R 15
76

1 411 (3p) ou 1 430 (5p)
1 428

166
15 l/100 km